Mardi, 9 h. Quelque chose se trame à l’ASBL Lire et Écrire Verviers.
Deux visages inconnus ont fait irruption dans la classe du premier étage.
Inconnus, ces visages ne le resteront pas longtemps, mais les treize apprenant·e·s ne le savent pas encore...
Ce matin marque en effet le début d'une série d'ateliers mêlant techniques artistiques et écriture. Des animations proposées par le Centre d'Expression et de Créativité et le Centre culturel de Dison.
C'est compliqué, de parler de quelque chose qui est en train d'éclore, sans risquer de biaiser le processus, le maintenant. C'est un peu comme s'obstiner à regarder une pièce obscure par le trou de la serrure. Bon. On va tenter quand même.
C'était la première séance
Un peu comme dans la vraie vie, cet atelier était surtout l'occasion de faire connaissance. Premier tour de table, les information de rigueur sont partagées. Et si on allait un petit peu plus loin? Allez, second tour de table, on essaie de se présenter en disant vraiment quelque chose de soi. C'est si rare de le demander que cela peut s'avérer très compliqué d'y répondre.
On arrive tout de même à apprendre qu'Horia aime la natation que Sakir était maçon, qu'Alice a déjà 4 petits enfants à 56 ans ou encore que le dada de Laurent, c'est l'équitation. Second exercice, se raconter en binôme ou en trio sa routine matinale.
Chacun·e présente ensuite la routine de l'autre et la synthétise par un objet, ou un mot. Ce sont ces mots qui donneront à expérimenter une première technique d'impression: la gravure sur cello, une petite plaque transparente que l'on gratte à l'aide d'un outil bien pointu (et un peu flippant).
Après avoir illustré le mot extrait de la routine matinale du voisin, les bruits de crissement de la pointe sur la petite plaque envahissent la pièce. Des mots comme "escaliers" pour Djamila, "café noir" pour Denis, "6h" pour Ayem, "bus" pour Aïcha, "4 tartines" pour Daniel prennent vie sur le calque.
Et c'est quoi ton projet?
Présence est un support que vous avez chaque mois dans les mains et sous les yeux, un magazine dans lequel nous tentons modestement de vous interpeller ou de piquer votre curiosité.
Laisser d'autres histoires, d'autres formes et d'autres paroles se frayer un chemin sur les pages d'une publication telle que celle-ci résonne comme une évidence. S'ils n'ont pas encore de nom, si ses contours vous semblent un peu flous, ces ateliers trouveront donc sans nul doute un écho visuel au fil des prochains numéros de ce magazine.
Nous partagerons avec vous certains écrits, expérimentations, exercices, bref les composantes d'un processus d'atelier dont le réveil vient de sonner. Les yeux sont entrouverts, les mains vont bientôt sortir de dessous la couette, puis le corps entier. On peut commencer à s'agiter. Ça va être une bonne journée.
